La compassion : éviter aux autres la douleur et le mal
La compassion est l’étape supérieure à la sympathie : désir réel et durable de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour alléger les souffrances des autres individus.
Dans la compassion, je suis un être d’émotion avec l’autre et je suis en parfaite connaissance de moi-même avec autrui.
La compassion est le désir d’éviter aux autres la douleur et le mal. La bienveillance veut apporter le bonheur et le bien.
La compassion est la reconnaissance de la souffrance de l’autre. Il y a un lien entre les sentiments de compassion et l’activité de certaines régions du cerveau (Damasio, 1994). Cette adaptation de notre cerveau à la souffrance d’autrui serait semblable aux neurones miroirs découverts en 1996 (Rizzolati, 2011).
La compassion est un des éléments clefs de la résilience, aptitude à faire face à un traumatisme (Cyrulnik, 1999). C’est un élément moteur de l’action, nous parlons de résilience de compassion (Teneau et Koninckx, 2010). La prise de conscience de la douleur de l’autre constitue la première étape dans le processus de compassion. Il est plus facile de détecter la souffrance de l’autre lorsque l’individu a vécu une expérience similaire.
Le sentiment de compassion préoccupe ; il représente l’état d’une personne qui sent ou imagine la souffrance de l’autre. Il fonde la croyance en une communauté de compétences affectives et cognitives en un nous expérientiel. Celui qui vit le sentiment de compassion a un niveau développé de pleine conscience telle que la MBSR (Dr Kabbat-Zin). Cette technique permet de faire face au stress post-traumatique.
La sympathie ouvre le chemin vers le sentiment de compassion.
La sympathie implique d’avoir un regard positif ou une préoccupation non éphémère pour un autre.
Elle fait appel à des émotions du type sincérité, honnêteté, cohérence et intégrité. La notion de confiance est primordiale.
Elle ouvre le chemin vers le sentiment de compassion.
Quelles ressources pour faire face à la crise en entreprise ?
Il existe 3 types de ressources qui permettent de faire face à des difficultés en entreprise :
- La confiance,
- La prise de conscience de la souffrance,
- La compassion.
Certaines personnes sont empreintes de l’une et l’autre ressources mais seulement celles empreintes de compassion ont la capacité à agir dans le sens commun. Elles sont d’ailleurs appelées des catalyseurs d’angoisse (Frost, 2003). Elles sont des toxic handlers et portent en elles la résilience de compassion permettant ainsi à une entreprise en crise de réagir et de faire face à la souffrance.
Article de Gilles Teneau, La psychologie positive en environnement professionnel, sous la direction de Charles Martin Krumm, Cyril Tarquinio et Marie-Josée Scharr, édition De Boeck, 2013.
