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Leadership Bienveillant & Démarche Appréciative : la Responsabilité Sociale des Entreprises RSE

La responsabilité sociale des entreprises (RSE) au service de la performance des PME. Comment donner du sens et contribuer au bien commun en alliant performance économique ?

Dernièrement, nous avons pu assister au débat houleux autour de la loi Pacte. Celle-ci, au nom de Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises, a été votée par l’Assemblée nationale le 11 avril 2019 et promulguée le 22 mai. 

Même si le chemin pour le règne de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) reste encore long, cette loi promet un progrès substantiel quant à la modernisation du rôle de l’entreprise dans la société.

Le « comment » devient alors aussi important que le « quoi ». Et la RSE, a désormais modifié le code civil afin que les entreprises prennent en considération les enjeux environnementaux et sociaux dans la gestion des activités. De plus, elle donne la possibilité aux entreprises de se définir une raison d’être et leur permet même de se transformer en société à mission.  

La raison d’être de l’entreprise : un levier de transformation d’une PME face aux défis climatiques, environnementaux et sociaux 

La raison d’être d’une entreprise se définit comme le projet à long terme d’un point de vue social d’une entreprise. Pour Emery Jacquillat, le chef d’entreprise qui a repris la Camif, la RSE a une finalité majeure : « redonner du sens à l’entreprise ». Pour ce faire, il mise sur la mobilisation de l’écosystème de son entreprise, en premier lieu ses collabo’acteurs , ses fournisseurs, les actionnaires, sans oublier les consomm’acteurs ainsi que tous les acteurs du territoire.

Qui est Emery Jacquillat ? Fils d’un père patron et d’une mère artiste peintre, il a étudié à HEC, dans le but de créer sa propre entreprise. Lors de son service militaire en entreprise, à New York, une première idée d’activité germe dans son esprit. De retour à Paris, il créé ainsi Matelsom, spécialisé dans la vente de literie à distance, notamment dans les matelas et sommiers.

Le redressement de la Camif. La marque chérie des instituteurs subit un redressement judiciaire le 27 octobre 2008. C’est alors qu’intervient Emery Jacquillat, patron de Matelsom, qui était déjà fournisseur de la Camif à l’époque. Il croit en cette dernière, en son potentiel, et est décidé à ne pas la laisser disparaître… Il prend alors le premier train pour Niort et choisit en 24 heures de la reprendre !

Il transfère alors le siège de Matelsom à Niort et y déménage avec sa famille. Une nouvelle aventure commence, avec de nouveaux défis et une entreprise à reconstruire. Il l’a bien compris, pour réussir son redressement, il lui faudra inclure tous les acteurs concernés, selon un modèle d’entreprise inclusif. Allier rentabilité et inclusion sociale, voilà son projet !

Le changement de modèle. Changer de focale, c’est remettre en question les schémas établis afin de générer du retour sur investissement. Emery Jacquillat entreprend une transformation totale du modèle de l’entreprise, il prend comme standard :

  • l’économie circulaire,
  • propose un management horizontal et des circuits courts,
  • se concentre sur le développement de la relation client,
  • recentre la Camif sur l’activité « maison »,
  • mise tout sur le Made In France,
  • supprime le catalogue et centralise tout sur internet.

L’entrepreneur veut redonner une identité à l’entreprise, il la pousse à se réinventer et à afficher sa raison d’être, faisant d’elle une entreprise responsable autant sur le plan social qu’environnemental. Pour accomplir au mieux cette transition, il intègre ses collabo’acteurs dans son projet et s’accompagne de l’artiste Anne-Laure Maison. Celle-ci interviendra dans les relations entre les employés, les poussant à interagir physiquement et à ne pas seulement envoyer des mails toute la journée dans l’open space, assis sur leurs sièges. Le nouveau dirigeant a alors trois objectifs : donner du sens à l’action de chacun, faire comprendre l’impact sociétal des produits vendus et préserver la valeur du travail de chacun. Le modèle actuel est donc plus local, plus écologique, plus inclusif et plus engageant, créant des liens entre toutes les parties prenantes et misant sur la qualité plutôt que la quantité.

Une « entreprise à mission ». C’est ainsi qu’on définit désormais la CAMIF, puisque que cette société s’est donnée comme objectif de vendre uniquement des produits Made In France, de qualité durable et à prix raisonnable. La Camif 2.0, celle du XXIe siècle promeut l’emploi local, notamment en créant 160 postes dans la ville des Deux-Sèvres, et parvient enfin à marier profit et responsabilité sociale.

Lutter contre la surconsommation. Depuis trois années consécutives déjà, Emery Jacquillat , patron de la Camif-Matelsom ferme son site internet lors du jour très lucratif du Black Friday ou redirige le visiteur vers des sites associatifs, afin de « s’opposer à la surconsommation de masse et irréfléchie ».

Des chiffres pour comprendre ! La PME a réalisé un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros en 2017, contre 35 en 2016. Elle compte 322 000 clients actifs, 73% de produits Made in France et 152 fabricants français de meubles et linge.

Et demain ? Son objectif futur est de détrôner Ikea, d’ici 2040. Ses autres rivaux, que sont La Redoute, Cdiscount et Delamaison sont déjà dans le rouge. Et son autre concurrent indétrônable, Amazon, ne vend pas de matelas pour des raisons de coûts logistiques, ce qui l’avantage grandement.

La raison d’être de l’entreprise : un levier d’engagement pour les collaborateurs d’une PME

Il est urgent de mettre l’économie au service de la planète en se questionnant sur les progrès de l’entreprise vis-à-vis des enjeux sociaux et environnementaux. Ainsi, ceux que l’on appelle les « entrepreneurs d’avenir » répondront à cet enjeu en associant rentabilité et responsabilité sociale. Le contexte d’aujourd’hui est indubitablement favorable, puisque les jeunes se mobilisent et refusent de travailler dans des entreprises qui ne tiennent pas leurs engagements sociaux et environnementaux.

Embaucher au niveau local. Il s’agit là de privilégier le local, de rendre une zone géographique attractive, et ainsi de répondre aux enjeux environnementaux présents dans une zone. Le local est aujourd’hui au cœur des priorités de la RSE et se développe sous différents plans. Dans le domaine alimentaire émergent les locavores, qui consomment seulement ou principalement des produits locaux, notamment pour lutter contre l’indice carbone élevé du transport de marchandises. C’est un modèle qui prône le respect de l’environnement et qui agit à sa manière contre la catastrophe climatique à venir. Il s’agit donc d’inventer un nouveau modèle demandant une vision à long terme et qui ne fonctionne pas uniquement sur le profit.

Intégrer tous les collaborateurs à la RSE au travers de la raison d’être. Chacun a sa place, son rôle, son importance et son mot à dire. Ainsi, tous les collaborateurs deviennent des collabo’acteurs et font partie intégrante de la RSE et de la raison d’être de l’entreprise. Ils apportent leur pierre à l’édifice et aident le dirigeant dans ses prises de décisions au travers d’un management horizontal et responsable.

Créer des liens entre tous les acteurs. Autant les collabo’acteurs de l’entreprise, les fournisseurs, les citoyens ou encore les acteurs locaux ont leur place et leur rôle dans l’entreprise. Tout le monde participe. Et même les patrons peuvent s’engager afin de faire éclore une culture forte de la solidarité au sein de leur entreprise. Privilégier les relations équilibrées avec les fournisseurs et impliquer les salariés dans la vie de l’entreprise est donc de mise.

La CAMIF, cette entreprise française de 60 personnes qui ambitionne de détrôner IKEA en 2040

La Camif-Matelsom, au blason d’entreprise « à mission » vise à apporter du sens à l’entreprise, nous l’avons compris. Le Made in France, très en vogue, a un impact environnemental décisif et peut être développé par les entreprises françaises pour répondre aux enjeux de notre ère. Tous les collabo’acteurs sont mobilisés et impliqués à jouer un rôle dans cette responsabilité sociale. Leur prise de conscience et leur engagement impactent les liens sociaux en interne et la motivation de tous.

Pour entrevoir demain, plus que jamais, nous pouvons répondre au besoin actuel de consommer durable au bénéfice de l’homme et de la planète au sein même des entreprises françaises.


 


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